C’est aussi et surtout cela Marrakech : des rencontres qui marqueront ici notre séjour et nous laisseront une marque indélébile, une empreinte, de merveilleux souvenirs. Nous repartirons nos 2 chèches autour du cou, riant et heureux de cette rencontre, sans avoir retenu ni l’endroit ni le prénom de celui qui symbolisera notre plus bel échange. Et, en un rien de temps, nous voilà embarqués dans une session d’essayage de chèches façon touareg ! Mé-mo-rable… Le temps est suspendu mais pas le porte-monnaie. Il prend le temps, il nous explique son métier et son expérience avec les quelques mots de français qu’il connaît. Je le vois aux étoiles qui brillent dans ses yeux, à sa joie de vivre aussi. Sans le moindre mot, il nous convie à le rejoindre. Au premier coup d’oeil, il a l’air chétif et pourtant, ses mains marquées par son labeur pratiquent des gestes sûrs. Son pantalon a traversé les âges tout comme son caftan. Debout, il remue ses tissus dans ce liquide rougeâtre à l’aide d’un manche en bois. Il y a, au fond de cet endroit, deux citernes remplies d’eau colorée, des fils suspendus sur lesquels sèchent des tissus rouges éclatants et ce vieil homme. Pourtant, les tissus sont impeccablement exposés, les couleurs vives s’affichent dans une symbiose parfaite. Chaque détail témoigne de l’authenticité du travail et du peu de moyen de ces travailleurs. Les cuves en métal rouillé, le sol en terre battue, le matériel de récupération stocké dans la cour arrière. Je ne compte plus le nombre de « hé gazelle ! hé gazou ! » ou les accroches improbables « ici, ci moins cher que chez Liclerc » qui nous apostrophent. Les vraies rencontres sont là, juste derrière cet étal de cuir. À l’approche des stands d’épices, je ne peux que vous conseiller de garder vos sens en éveil : juste en fermant les yeux, je me rappelle encore de cette odeur si particulière émanant de ces étals : ras el hanout, safran, poivres, cumin, cannelle, coriandre et j’en oublie ! On continue. Gare aux charrettes, ânes bâtés, bicyclettes et autres motos, ici, il n’est pas rare de ne pas avoir la place de se croiser ! Il nous faudra un peu de patience mais ce n’est pas grave, on en a et puis, on est en vacances ! Sur les conseils d’une amie, on entre dans ce dédale de ruelles étroites sans but précis, juste avec l’envie furieuse de flâneries et de découvertes en tout genre. Il faut reconnaître que même si parfois cela peut paraître insistant, je garde de très bons souvenirs de nos échanges et de nos nombreux fous rires partagés avec les vendeurs. Ce café est tout fraîchement rouvert, profitez-en, il offre l’une des plus belles vues sur la Koutoubia et sur la place Jemaa El Fna.Ĭela fait partie de la culture marocaine : ici, même si nos « non mercis » sont bien accueillis, il faut tout négocier avant d’acheter. Nous finissons la soirée sur la terrasse de l’Argana Café, avec un délicieux et incontournable thé à la menthe. Je l’apprends d’ailleurs à mes dépens lorsque voulant photographier l’ensemble de la place, je n’ai pas vu le charmeur de serpent, au premier plan, venu vite réclamer son bakchich. C’est un véritable brouhaha permanent et pourtant quelle magie ! Mais attention, n’oubliez pas, photos et films se monnayent. Non loin, des femmes proposent des tatouages au henné ici, un groupe de musiciens berbères ou encore un conteur poussant un peu sa voix pour se faire entendre. Autour de nous, des charmeurs de serpents, des cracheurs de feu, des dresseurs de singes. Le spectacle qu’offre cette place a ce petit quelque chose de féérique qui nous laisse sans voix, fascinés par les numéros proposés par ces acteurs d’un soir. Pour 100 dirhams max (9 €), c’est une soupe, des grillades, une boisson et une pâtisserie. Elles nous attirent et nous invitent à rejoindre les locaux pour prendre notre repas. Les effluves d’épices embaument l’air chaud de cette fin de soirée. Dans l’obscurité naissante, au centre de la place, un nuage de fumée s’élève des stands éphémères autour desquels les marrakchis viennent dîner. Les touristes se mêlent à ce spectacle incroyable : ça bouge, ça grouille, ça fourmille, bref ça vit ! Le son des flûtes orientales se répand et se lie aux voix des conteurs, chanteurs, rabatteurs ou autres saltimbanques. Sortis de toute part, les marrakchis se pressent et se rassemblent pour ne former qu’un seul et même corps. Quelques dizaines de vendeurs ambulants envahissent ce lieu extraordinaire.
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